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Les protocoles FAST et eFAST

Quand un patient polytraumatisé franchit les portes des urgences, les premières minutes sont décisives. Avant même d’avoir le temps de poser un diagnostic complet, il faut identifier les blessures qui pourraient lui coûter la vie, et notamment les hémorragies internes.

Dans cette course contre la montre, les protocoles FAST et eFAST deviennent indispensables.

Qu’est-ce que le protocole FAST et eFAST ?

Le protocole FAST, acronyme de Focused Assessment with Sonography for Trauma, permet une évaluation ultrasonore rapide pour détecter du liquide libre dans l’abdomen ou autour du cœur, voire dans la plèvre. Son extension, l’eFAST (extended FAST), va plus loin, en s’attaquant aussi à la cage thoracique, pour traquer les pneumothorax.

Ces protocoles s’appuient sur l’utilisation d’une sonde abdominale basse fréquence (entre 2 et 5 MHz), mais peuvent aussi faire appel à des sondes linéaires ou à balayage électronique selon les zones (abdomen, poumons ou cœur). Ces examens sont réalisés directement au chevet du patient. L’arrivée de l’échographe portable a d’ailleurs révolutionné la pratique.

Les quatre angles de la méthode FAST

Le protocole FAST repose sur quatre vues échographiques principales :

  • Vue du quadrant supérieur droit (RUQ) : la sonde passe derrière le foie, à la recherche d’un liquide dans la loge de Morison, entre foie et rein, ou d’un hémothorax du côté droit.
  • Vue du quadrant supérieur gauche (LUQ) : on explore cette fois la rate, le rein gauche et le diaphragme, en visant la poche de Koller. La présence de liquide suggère une hémorragie interne.
  • Vue pelvienne : on descend dans le bassin, à l’horizontale puis en sagittal. On recherche du liquide dans le cul-de-sac de Douglas chez la femme ou en arrière de la vessie chez l’homme.
  • Vue sous-xyphoïdienne : l’échographiste s’intéresse ici au cœur. La moindre trace de liquide peut signaler une tamponnade. On observe aussi l’activité cardiaque, en direct.

eFAST : l’examen continue côté thorax

L’eFAST complète le FAST par une exploration pleuro-pulmonaire. En plaçant la sonde au niveau des 2ᵉ et 3ᵉ espaces intercostaux, sur la ligne médio-claviculaire, on peut observer :

  • Le lung sliding : ce glissement à peine perceptible montre que les deux feuillets pleuraux sont bien collés. S’il disparaît, on pense immédiatement à un pneumothorax.
  • Le lung point : c’est la frontière entre le poumon sain et le poumon décollé. Un marqueur visuel très précis qui confirme le diagnostic.
  • L’épanchement pleural : localisé dans les angles costo-diaphragmatiques, il peut être discret mais révélateur, notamment après un choc thoracique.

Tarifs et durée : ce qu'il faut savoir

Les protocoles FAST et eFAST requièrent une formation spécifique en échographie dite POCUS (Point Of Care Ultrasound). Ils ne remplacent ni le scanner abdominal ni le thoracique, mais ils permettent de poser un premier diagnostic, et dans bien des cas, de déclencher sans attendre la prise en charge.

Niveau résultats, l’eFAST atteint une sensibilité supérieure à 90 % pour des volumes de liquide dépassant les 500 mL. La spécificité, elle, frôle les 95 %. À condition, évidemment, que la sonde soit bien placée et que l’opérateur soit formé.